Portugal : l'extrême droite a le vent en poupe
Des législatives anticipées ont lieu le 30 janvier au Portugal. D'après les sondages, le parti populiste d'extrême droite Chega, dirigé par André Ventura, pourrait devenir la troisième force du pays. Jusque-là, Ventura était l'unique représentant de Chega élu au Parlement. Pour la presse du pays, le programme insipide du parti ne mérite pas tant d'attention.
Des promesses fallacieuses et antisociales
Diário de Notícias s'étonne de ce qu'un parti revendiquant de facto la fin de l'Etat providence puisse être aussi populaire :
«Ventura continue de défendre une baisse d'impôts radicale. Il refuse d'expliquer comment il entend la financer. ... Il n'est pas bien difficile de promettre la lune à tout le monde quand on n'a pas la moindre intention d'honorer ses promesses, ni, surtout, de présenter un pseudo programme pour masquer l'essentiel : la destruction de l'Etat social. ... Chega garantit qu'il suffit de réduire les salaires des politiques et les prestations sociales versées aux pauvres - ce qui ne représente même pas 400 millions d'euros - pour que l'argent tombe du ciel. Ce discours continue de berner les gens.»
Un battage considérable
Público déplore que les médias accordent une trop grande attention à l'extrême droite :
«La logique des réseaux sociaux a imprimé sa marque : la tentation du journalisme à explorer le sensationnalisme des messages radicaux ou le picaresque est de retour. La capacité d'André Ventura à inventer des faits de toutes pièces s'est maintenue. ... Chega monopolise une nouvelle fois une attention démesurée dans la campagne. C'est une bonne chose pour maintenir la vigilance des électeurs à son égard, mais c'est catastrophique pour la qualité du débat sur les chantiers véritablement importants pour le pays.... L'écouter pour remettre en question ses propositions est une chose, mais faire de lui un protagoniste de la campagne en est une autre.»