Finlande : le Parlement vote en faveur d'une adhésion à l'OTAN
Le Parlement finlandais s'est prononcé mercredi en faveur d'une adhésion à l'OTAN, avec une écrasante majorité de 184 voix contre 7. La Finlande, tout comme la Suède, attend toutefois toujours l'accord nécessaire de la Hongrie et de la Turquie, membres de l'Alliance. Les deux contestataires vont-ils finir par leur laisser la voie libre ?
La Finlande pourrait adhérer seule
Pour Gazeta Wyborcza, la Finlande pourrait être contrainte de franchir le pas :
«En mai dernier, en réaction à l'attaque russe contre l'Ukraine, la Suède et la Finlande ont déposé simultanément une demande d'adhésion à l'Alliance. Depuis lors, les gouvernements des deux pays n'ont eu de cesse d'affirmer qu'ils souhaitaient adhérer à l'Alliance en même temps. Cependant, les Finlandais, qui partagent 1340 kilomètres de frontière avec la Russie, font entendre qu'ils pourraient adhérer sans la Suède, si les difficultés d'adhésion de cette dernière se prolongeaient. Le vote qui a eu lieu au Parlement pourrait montrer que le pays prendra cette direction.»
Les garanties de sécurité ne sont pas suffisantes
Etelä-Suomen Sanomat s'agace qu'on mette des bâtons dans les roues aux deux Etats :
«Après le grand bazar orchestré par le président Erdoğan l'été dernier, c'est au tour du Premier ministre hongrois Viktor Orbán de faire tout un cirque, à tel point que la Première ministre Sanna Marin a déjà exprimé ses doutes quant à l'éventualité des portes ouvertes de l'OTAN lors d'une rencontre avec le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg à Helsinki mardi dernier. Stoltenberg a fait remarquer que les deux pays étaient déjà, en principe, assis à la table de l'Alliance, et qu'ils bénéficiaient de la protection de plusieurs Etats membres. ... Mais cela n'est pas équivalent au statut d'une adhésion officielle à l'OTAN avec ce que cela signifierait pour la Finlande et la Suède.»
Erdoğan donnera son feu vert après les élections
Ankara abandonnera son blocage au plus tard après les élections dans le pays, prédit Yetkin Report :
«Si Erdoğan gagne les élections, l'adhésion à l'OTAN sera peut-être avalisée d'abord pour la Finlande, puis pour la Suède, ou peut-être pour les deux simultanément, lors du sommet de Vilnius [en juillet]. Même si [le ministre des Affaires étrangères] Çavuşoğlu martèle actuellement que le pays ne cédera pas tant que la Suède ne se pliera pas aux exigences, il est probable qu'Erdoğan se réconciliera avec les Etats-Unis auxquels il s'oppose. Et si Erdoğan perd ? La Table des Six a déjà promis de renforcer à la fois la lutte contre le terrorisme et les relations avec l'Occident, en particulier avec l'Union européenne.»