Présidentielles turques : pas de candidat de la minorité kurde
A quelques semaines des élections présidentielles qui auront lieu le 14 mai prochain en Turquie, le parti pro-kurde HDP renonce à envoyer un candidat en lice. Sans que cela ait été explicitement déclaré, ceci est interprété comme un soutien à l'alliance d'opposition et à son candidat, Kemal Kılıçdaroğlu. Réactions divergentes dans la presse nationale.
Faire chanter le prochain gouvernement
Le quotidien pro-AKP Sabah agite le spectre d'une victoire dans les urnes de l'alliance d'opposition, qui serait selon lui à la merci du HDP et de son agenda :
«Fin des opérations contre le PKK. Retrait de Syrie et d'Irak des troupes turques. Le CHP avait déjà signifié qu'il était prêt à faire ce pas en votant au Parlement contre l'envoi de troupes. Et si vous persistez à croire que le CHP ne peut tout de même pas faire une telle promesse, eh bien vous vous leurrez. ... Le HDP sait parfaitement qu'en cas de victoire électorale, l'Alliance nationale sera tributaire de lui. C'est pour cette raison qu'il lui importe de faire tomber Erdoğan.»
Kılıçdaroğlu n'a pas les visées d'un potentat
Karar infirme ces allégations, rappelant que les médias acquis au gouvernement sont incapables de concevoir un partage du pouvoir au sein d'une alliance de coalition :
«L'Alliance d'opposition n'est pas une structure clé en main dans laquelle se glisserait Kılıçdaroğlu, reprenant les rênes du pouvoir présidentiel. Les parties prenantes ne renoncent pas à toute volonté au profit de Kılıçdaroğlu. Des accords ont été consignés par écrit. A tout moment, les chefs de partis ont la possibilité de s'exprimer. En d'autres termes, le risque de se retrouver dans une situation dans laquelle Kılıçdaroğlu confie au HDP le pouvoir de gouverner de l'Alliance nationale est quasi-inexistant. La présidence de Kılıçdaroğlu ne ressemblera pas à celle d'Erdoğan. Ce que nous devrions redouter, ce sont les structures dans lesquelles un seul homme a le pouvoir d'imposer sa volonté.»