Critique feutrée du Conseil de l'Europe à l'endroit de la Roumanie
La Commission de Venise du Conseil de l'Europe a adressé un avertissement indirect à la Roumanie, en raison de l'annulation du second tour de l'élection présidentielle. Si elle estime ne pas être compétente pour formuler un avis dans ce cas précis, elle recommande toutefois qu'un scrutin ne puisse être annulé que sur la base de preuves claires, transparentes et accessibles au public. Elle préconise également de ménager aux partis concernés la possibilité de présenter leur propre position.
Le cœur n'y est pas
Spotmedia préconise une réforme de la Cour constitutionnelle :
«Le chef du gouvernement, Marcel Ciolacu, avait annoncé ces réformes dès la décision de la Cour constitutionnelle à l'encontre de [la candidate d'extrême droite Diana] Șoșoacă, mais l'annonce est restée lettre morte. Nous verrons dans quelle mesure les recommandations de la Commission de Venise pourront le motiver. Le rapport de la Commission n'a aucun impact sur l'annulation de l'élection de décembre, mais éventuellement sur la répétition du scrutin du 4 mai. Théoriquement, le législateur pourrait procéder aux modifications nécessaires d'ici l'échéance. Il est toutefois peu probable que cela se fasse, car la volonté politique n'y est pas.»
Ce qu'il fallait faire dans une situation d'urgence
Adevărul défend l'annulation du scrutin :
«Les arguments avancés par la Commission de Venise sont pertinents, mais il ne sont pas applicables dans une situation aussi atypique que celle de la présidentielle de novembre 2024. Les services secrets, les procureurs, les juges ont besoin de temps, parfois même d'années, avant d'aboutir à des conclusions juridiques. ... Or nous avons eu tout juste deux jours pour stopper un candidat qui a redoublé d'animosité au lendemain de l'annulation, ce qui confirme une fois de plus que la Cour constitutionnelle roumaine a pris la bonne décision. Car sans annulation, nous aurions aujourd'hui un président prorusse, europhobe et anti-OTAN, qui ne cesse d'attaquer la Constitution et l'Etat de droit – alors que le rôle du président est précisément de défendre la Constitution et l'Etat de droit.»