Le Brexit va-t-il raviver la partition de l'Irlande ?
En déplacement à Belfast, la Première ministre britannique Theresa May a tenté de rassurer la population, inquiète d'une restauration effective de la frontière séparant l'Irlande de l'Irlande du Nord. Elle a affirmé qu'une solution viable serait trouvée, à même de satisfaire tout le monde. Les commentateurs irlandais redoutent le pire.
Les risques d'une nouvelle frontière en Irlande
The Irish Independent interprète les propos de la nouvelle Première ministre britannique Theresa May comme la possible restauration d'une frontière tangible entre l'Irlande et l'Irlande du Nord. Une perspective qui déplaît fortement au journal :
«Toute altération du statu quo comporte des risques politiques, sociaux et économiques. May a déclaré qu'elle ne voulait pas voir revenir les frontières du passé, mais la moindre évolution de l'accord fluide et ouvert qui existe actuellement serait considérée comme une décision rétrograde. Toute modification de la frontière serait fortement controversée et doit être appréhendée avec une grande ouverture d'esprit, compte tenu de la complexité du sujet. On aurait pu s'attendre à ce que la question soit assortie de négociations et de consultations. En affirmant qu'il y aura bien une frontière, May suggère un changement de cap qui soulève un certain nombre de questions à résoudre.»
Une union irlando-écossaise en réponse au Brexit
Pour résoudre le potentiel problème d’une frontière entre l’Irlande et l’Irlande du Nord, The Irish Times propose la création d’une confédération trinationale formée de l’Ecosse et des deux Irlande – qui répondrait à l’acronyme 'SCINI' :
«Tout dépend de la gravité des conséquences du Brexit. Dans le pire des cas, cette perspective pourrait être une question déterminante pour l’Ecosse, l’Irlande du Nord, et, par extension, pour l’EIRE. Cet intérêt commun, c'est ce qui contribuerait à rendre l'impensable non seulement envisageable, mais aussi terriblement séduisant. La création du 'SCINI' pourrait être l'unique solution durable au problème de double-identité de l'Irlande du Nord - la partie 'britannique' a toujours davantage été écossaise qu'anglaise. Ceci pourrait aussi être l'unique moyen pour l'Ecosse de rester dans le giron de l'UE. Et pour la République d'Irlande, l'unique moyen d'éviter la restauration d'une frontière intérieure sur l'île.»