Suède : lutte contre les abus de prestations sociales
Le gouvernement suédois entend constituer une commission d'enquête chargée d'étudier comment mieux combattre les cas de fraude aux prestations sociales dites LSS – notamment fournies par les services de soins à domicile, les foyers d'enfants ou les entreprises de transport de personnes handicapées. En 2021 déjà, 14 personnes avaient été condamnées à des peines de prison à Göteborg pour avoir touché frauduleusement l'équivalent de quatre millions d'euros en falsifiant des dossiers de patients et d'aidants avec de faux documents. 85 services d'aide à la personne ont perdu leur licence depuis l'incident.
Des contrôles plus rigoureux
Expressen trouve le gouvernement trop timoré dans sa lutte contre les fraudes :
«Il faut restreindre significativement la possibilité d'employer des proches aidants et ce, dans l'intérêt des bénéficiaires. En l'absence d'un dossier suédois de suivi médical du patient depuis sa naissance, un contrôle plus strict des bénéficiaires s'impose. Exagérer ou inventer une dépendance constitue un délit notoire. Et le droit aux aides doit être conditionné à un titre de séjour permanent. Les directives de l'enquête du gouvernement indiquent que les propositions doivent 'tenir compte de la capacité des aidants à mener à bien leur activité'. Sans blague ! On a affaire à des réseaux de crime organisé, et on nous parle d'activité professionnelle ?»
Ne jetons pas le bébé avec l'eau du bain !
Göteborgs-Posten rappelle l'importance de ne pas compromettre la viabilité des services sociaux, malgré les réformes qui s'imposent :
«Le gouvernement met en place une commission chargée d'élaborer, entre autres choses, des propositions visant à améliorer la supervision des programmes d'aide, à réguler le régime des proches aidants et à instaurer une inspection pour garantir davantage d'équité dans le secteur. Le LSS a besoin d'une refonte de fond en comble, mais l'objectif doit être de conserver ce qui fonctionne. Les possibilités d'aide sont essentielles pour beaucoup de personnes et de familles. Le LSS et les objectifs qu'il se fixe restent un pilier central dans la structure de notre système social. Il est toutefois regrettable qu'il ait fallu attendre aussi longtemps une réaction de la politique à tous les signaux d'avertissement.»