Elections présidentielles en Bulgarie
En Bulgarie, le candidat socialiste Roumen Radev est arrivé en tête du premier tour des présidentielles, avec un score de près de 25 pour cent. La candidate du parti au gouvernement GERB, Tsetska Tsatcheva, est arrivée en seconde position avec 22 pour cent. Le Premier ministre Boïko Borissov avait assuré que son gouvernement démissionnerait en cas de victoire du candidat d'opposition - une annonce sur laquelle il est revenu, en attendant le deuxième tour. La presse évoque le rétropédalage de Borissov.
Borissov s'est surestimé
Boïko Borissov croyait-il vraiment que sa menace de démission puisse avoir une quelconque influence sur les Bulgares ? C'est la question que se pose le quotidien Dnevnik, incrédule :
«Borissov se comporte comme un individu désireux de bâtir un régime autoritaire. Mais contrairement à Erdoğan, Poutine ou Orbán, il ne dispose pas des ressources nécessaires pour le faire. Ses tentatives de contrefaçon ne peuvent que le faire déraper et, au bout du compte, le faire chuter. Il serait bien avisé de mieux connaître son peuple ou du moins d'apprendre l'histoire politique du pays, laquelle nous enseigne que les Bulgares sanctionnent toujours l'establishment. Tout individu assimilé à cet establishment court le risque de s'attirer les foudres des électeurs. Ce qui se produit aux Etats-Unis avec Trump et en Grande-Bretagne avec le Brexit, cela relève d'un comportement tout à fait normal pour les Bulgares.»
Des élections anticipées sont inéluctables
Borissov tiendra-il parole et décidera-t-il de démissionner ? Cette interrogation ne joue plus aucun rôle désormais, assure le portail e-vestnik :
«Borissov est assis sur la branche qu'il est en train de scier, et ce n'est pas la première fois depuis les présidentielles. ... Il a promis de démissionner si Roumen Radev remportait le second tour, et la victoire de ce dernier paraît logique. Le président sortant Rossen Plevneliev formerait alors un gouvernement transitoire, le troisième de suite. Des élections anticipées auraient alors lieu fin janvier. Dans l'hypothèse improbable où Tsetska Tsacheva l'emportait, les problèmes du gouvernement ne disparaîtraient pas pour autant. Cela ne ferait qu'accroître le mécontentement de la population, ce qui, à son tour, entraînerait des élections anticipées.»