L'Eurogroupe amorce l'allègement de la dette grecque
Les ministres des Finances des pays de la zone euro ont adopté lundi des mesures donnant plus de temps à la Grèce pour rembourser ses dettes. Dans le même temps, ils ont appelé Athènes à mettre en œuvre de nouvelles mesures d'austérité. Cette décision est insuffisante et la contrepartie réclamée est irréaliste, estiment les commentateurs.
Une timide concession
La décision des ministres des Finances de la zone euro n'est pas une grosse concession, souligne To Vima :
«Il est clair que l'équilibre politique actuel en Europe ne peut permettre qu'un 'petit cadeau', qui ne nécessitera pas l'approbation des Parlements nationaux. [Les créanciers] l'avaient promis dès 2012 avant de le confirmer en mai de cette année. Ils ne pouvaient donc pas ignorer à nouveau leur promesse. D'un autre côté, ils insistent très clairement sur la mise en œuvre de mesures concrètes. ... Bien que le gouvernement souligne qu'il refusera l'adoption de nouvelles mesures qui affecteraient le marché du travail, il est clair cependant que celles-ci figurent à l'ordre du jour. Les nouvelles négociations avec la Troïka dans les prochains jours ne seront pas une partie de plaisir.»
L'exigence irréalisable posée à la Grèce
Les ministres des Finances de la zone euro demandent l'impossible à Athènes, critique le quotidien taz :
«Les Européens exigent que la Grèce génère un 'excédent primaire' de 3,5 pour cent de PIB. Est entendu par là un solde budgétaire positif - hors service de la dette. 3,5 pour cent, cela peut paraître bénin, mais ça ne l'est pas. Même le fétichiste de l'austérité Wolfgang Schäuble n'a dégagé qu'un excédent primaire de moins d'un pour cent dans le budget allemand. Et ce en dépit d'un faible taux de chômage et d'une manne fiscale abondante. Alors comment la Grèce pourrait-elle générer un excédent primaire de 3,5 pour cent ? Le Fonds monétaire internationale (FMI) n'a eu de cesse de souligner qu'on pouvait tabler dans le meilleur des cas sur un solde de 1,5 pour cent. ... Les ministres de la zone euro espèrent-ils toujours que les Grecs, en désespoir de cause, accepteront le Grexit ? On est en droit de se poser la question.»