Trump peut-il imposer son choix à la Cour suprême ?
Le président Donald Trump a nommé Neil Gorsuch à la Cour suprême américaine. Celui-ci succèderait ainsi au juge fédéral Antonin Scalia, décédé il y a un an. Son poste était resté vacant, les républicains ayant bloqué jusque-là au Sénat le candidat nommé par les démocrates. Ceux-ci refuseront donc à leur tour d’avaliser cette nomination, jugent les éditorialistes, qui voient toutefois en Gorsuch un candidat acceptable.
La bataille pour la Cour suprême fait rage
Le climat entre républicains et démocrates est tellement tendu actuellement que la nomination de Neil Gorsuch à la Cour suprême américaine pourrait traîner en longueur, commente The Irish Times :
«On peut maintenant s’attendre à un combat entre les deux partis. Ce combat sera d'autant plus violent que les républicains se sont opposés, l’année dernière, à la nomination par Barack Obama de Merrick Garland à la Cour suprême. A ceci s’ajoute l’indignation dans le camp démocrate quant à l’ensemble des décisions prises par l’administration Trump jusqu’à maintenant. Gorsuch n’est certes pas un personnage aussi clivant que d’autres nominés potentiels, mais ceci ne changera rien au final. Les rapports entre Trump et les démocrates se détériorent si rapidement que la moindre bisbille politique peut se solder par une guerre totale.»
Gorsuch aurait aussi convenu à Bush ou Reagan
Ce choix aurait pu être pire, commente le juriste Ricardo Leite Pinto dans Jornal Económico :
«La nomination de Neil Gorsuch n’est pas une si mauvaise nouvelle, surtout si on la compare aux autres décisions prises cette semaine. … Comme on pouvait s’y attendre, il s’agit là d’un juriste conservateur, qui ressemble dans son mode de pensée au juge ultraconservateur décédé Antonin Scalia. Gorsuch est peut-être une personnalité qui interprète littéralement la Constitution et qui n'est donc pas forcément disposée à favoriser les droits des homosexuels, l’'Affirmative Action' [mesures de lutte contre les discriminations] ou la légalisation de l’avortement. Mais ses vues conservatrices ne l’ont pas toujours mené par le passé à prendre des décisions conservatrices. Bref, il s’agit d’un juge qui aurait pu être choisi par Bush ou Reagan.»