Où mènera la 'guerre des sanctions' russo-américaine ?
En réponse aux sanctions prises par les Etats-Unis contre Moscou la semaine dernière, la Russie a décidé d'expulser de son territoire 755 employés des représentations diplomatiques américaines. Les médias européens se penchent sur les dommages collatéraux de cet échange de sanctions.
Une dégradation préoccupante des relations
Le bras de fer entre Moscou et Washington fera des "victimes collatérales", prévient Avvenire :
«En fin de compte, les deux géants se portent des coups qui ne font pas mal. ... Mais abstraction faite de cette comédie, les rapports entre les deux pays sont mauvais et préoccupants. Car trop souvent, la portée de ces rapports est sacrifiée par les uns et par les autres pour des raisons intéressées, ce qui inquiète à juste titre le reste du monde. Et comme les intérêts des deux protagonistes ne s'entrechoquent pas de manière frontale, mais par procuration, dans des pays tiers comme l'Ukraine ou la Syrie, ce sont surtout les populations civiles qui en pâtissent - les destructions se multiplient, le nombre de victimes augmente et l'espérance, souvent, se meurt.»
Une bénédiction pour la Chine
Pékin est la première à profiter des conflits entre les Etats-Unis et la Russie, commente Delo :
«Washington exploite la russophobie pour favoriser ses affaires dans le domaine de l'énergie - notamment celui du gaz naturel liquéfié - et en exclure Moscou. La Russie, pour sa part, profite de l'indécision des Etats-Unis au Proche-Orient pour conforter sa position stratégique dans la région. C'est comme si la roue de l'histoire tournait à l'envers, et revenait au temps de la guerre froide. A la seule différence qu'il existe aujourd'hui dans l'arène mondiale un nouvel acteur important, qui tire parti de la partie de ping-pong russo-américaine. Et celui-ci maîtrise parfaitement l'art de jouer au ping-pong.»