Le Parlement britannique adopte la loi sur la sortie de l'UE
Le Parlement britannique a approuvé le projet de loi sur la sortie de l'UE. Cette loi prévoit de transposer plus de 12.000 directives européennes dans le droit national. Les commentateurs évoquent une loi antidémocratique qui divise le Parlement.
Une loi antidémocratique
La loi sur le Brexit fait voler en éclat le principe de séparation des pouvoirs, critique Troud :
«Les politiques britanniques qui essaient depuis 14 mois de réinventer la roue viennent de se rendre compte qu’ils ont besoin d’une nouvelle loi qui abroge toutes les directives européennes qui ont été intégrées à la législation britannique ces 43 dernières années. Or comme ce serait un travail de titan, ils ont autorisé le cabinet de Theresa May à modifier les lois. Autrement dit, le pouvoir législatif, qui a adopté les lois, en confie le contrôle à l’exécutif. Dans tout Etat normal - et à plus forte raison dans le berceau de la démocratie - tous les ingrédients sont réunis pour que la catastrophe soit parfaite. Ce n’est pas pour rien que l’opposition parle d’une 'clause Henry VIII' [souverain tyrannique s’il en fut].»
Serrer les rangs à tout prix
La procédure du Brexit n'a franchi qu'une première étape au Parlement, pointe The Daily Telegraph :
«La bataille décisive se jouera le jour où le Labour fera valoir que pour qu'un accord passé avec l'UE soit applicable, il faut que le Parlement ait adopté une loi dans ce sens. Les parlementaires de tous les partis devraient se demander comment une politique aussi absurde sera perçue à Bruxelles. Les chances du gouvernement de négocier un accord sur le Brexit sont amoindries encore par l'impression de chaos politique qui règne dans le pays. ... Il serait temps que nos députés remisent leur partialité et fassent bloc face à l'UE. Or ils préfèrent compromettre les chances d'obtenir un bon accord et nuisent à l'intérêt national.»
Un Parlement divisé
Si l'adoption de la loi sur la sortie de l'UE renforce la position de Theresa May dans les négociations, elle illustre toutefois la profonde division du Parlement britannique, observe El Mundo :
«L'adoption de la loi est une victoire pour May. Affaiblie par son score aux dernières législatives, elle en avait cruellement besoin. ... Ceci lui accorde un certain répit pour la poursuite des négociations de sortie. ... Mais il n'y a pas de quoi être optimiste. Elle ne doit pas occulter combien la question du Brexit, toutes formations politiques confondues, a divisé lundi le Parlement britannique.»