Athène veut allouer des milliards d'euros aux plus démunis

La Grèce s'attend à un excédent primaire de 2,2 pour cent du PIB cette année, tandis que l'objectif négocié avec les créanciers était de 1,75 pour cent. Le gouvernement entend allouer ce surplus à ceux qui ont "le plus souffert de la crise financière des dernières années". Les journalistes y voient une démarche populiste et exigent que ces ressources bénéficient à l'ensemble de la population, par le biais de mesures conjoncturelles et de réductions d'impôts.

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Proto Thema (GR) /

Un populisme déloyal et inefficace

C'est une mesure aussi populiste qu'injuste, fulmine Tasos Karamitsos, l'éditeur de Proto Thema :

«La redistribution des excédents budgétaires devrait uniquement se faire sous forme de restitutions fiscales à la population, qui profiteraient à l'ensemble de l'économie. Le gouvernement ferait mieux de cibler les moyens revenus qui ont été largement ponctionnés cette année, et leur rendre leurs dus, s'il souhaite défendre une politique consciencieuse et respectable. C'est d'ailleurs ce que souhaite l'opinion publique dans sa grande majorité (65 pour cent) selon un récent sondage mené par notre journal. Je ne suis pas certain qu'en reversant à ses clients de l'argent gagné en surimposant les Grecs, le gouvernement prenne une décision efficace. En réalité, ce geste est aussi absurde qu'injuste.»

Protagon.gr (GR) /

L'emploi devrait être la priorité

L'Etat ferait mieux de promouvoir l'innovation et la croissance, fait remarquer Protagon :

«L'ancien Premier ministre Antonis Samaras avait reversé cet excédent aux agents de sécurité, Tsipras aux retraités [l'année passée]. En d'autres termes, à chacun ses clients. .. Cet argent ferait pourtant bien d'être investi en faveur du développement économique, dans des projets et mesures susceptibles de créer de l'emploi et d'augmenter les recettes fiscales. Tsipras peut sourire aux caméras en se parant de son auréole tant qu'il veut ! Mais il doit réserver une partie de cet argent à l'innovation, la recherche ainsi qu'à la création d'entreprises.»