Accident de Smolensk : Tusk appelé à témoigner
L'ex-Premier ministre polonais Donald Tusk a comparu en qualité de témoin devant un tribunal de Varsovie, saisi de l'affaire du crash de l'avion présidentiel à Smolensk, survenu le 10 avril 2010. Donald Tusk, actuel président du Conseil européen, a récusé les accusations faites contre lui et ses collaborateurs de l'époque, à savoir qu'ils auraient fomenté avec Poutine un attentat contre l'avion présidentiel. L'épisode fait couler beaucoup d'encre dans les médias polonais.
De scandaleuses dénégations
Gazeta Polska Codziennie, journal proche du PiS qui défend la thèse de l’attentat, est convaincu de la culpabilité de Donald Tusk :
«La Pologne entière a été témoin de l'impudence de Tusk, qui a donné des leçons aux avocats des victimes sur ce qu'ils ont le droit de demander au 'roi de l’Europe'. Le spectacle que Tusk a offert hier serait même divertissant s'il ne s'agissait pas d'une affaire d'une importance fondamentale : la mort de 96 personnes, parmi lesquelles le président de la République de Pologne ; et si l'ex-Premier-ministre polonais [Tusk] ne se murait pas dans le silence quant à sa responsabilité dans cette disparition. ... Espérons qu'il sera amené à répondre de ses actes.»
Le triomphe de la décence et de la vérité
Devant le tribunal, Donald Tusk a su éviter de se laisser piéger par la propagande du PiS, écrit Polityka, qui lui tire sa révérence :
«Quelques semaines après la catastrophe déjà, une théorie sans fondement commençait à se propager : celle d'une conjuration ourdie par Tusk et Poutine, qui a encore cours aujourd'hui dans la droite et même dans une partie des familles des victimes. Dans sa déposition lundi, Tusk a suivi une ligne de conduite claire : dire en toute honnêteté ce qu'il savait sur le contexte de cette funeste visite d'Etat et se garder d'imputer des responsabilités à quiconque. ... Le plan de Tusk a marché, suivant une règle connue : quand tu ne sais pas quoi dire, dis la vérité. Quand tu ne sais pas quel comportement adopter, privilégie la décence.»