Brexit : une rencontre Johnson/Juncker infructeuse
En dépit de la rencontre lundi à Luxembourg entre le Premier ministre britannique, Boris Johnson, et le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, on n'enregistre toujours aucune avancée dans le dossier du Brexit. Johnson a par ailleurs refusé de participer à une conférence de presse avec le chef du gouvernement du Luxembourg, Xavier Bettel, en raison vraisemblablement de la présence à proximité de manifestants pro-UE.
Ce n'est pas une façon de traiter un invité
Johnson a refusé de participer à une conférence de presse avec le Premier ministre luxembourgeois, Xavier Bettel, sous les huées de manifestants pro-européens. The Daily Telegraph juge déplorable que Bettel se soit gaussé du podium vide de son hôte :
«C'est une manière peu diplomate, mais aussi insultante, de traiter un invité et le dirigeant d'un autre pays. ... L'UE croit que la menace de sortie sans accord proférée par Johnson est un coup de bluff, car la Chambre des communes s'y opposera. Ils ont peut-être raison. Mais si ce n'est pas le cas, ils porteront eux aussi la responsabilité des conséquences d'un 'no deal'.»
La stratégie de la vacuité
Le Soir est passablement irrité par la posture du Premier ministre britannique :
«On était prêt, côté européen, à renégocier le 'backstop' irlandais, du moment qu'il évite le retour de la frontière irlandaise et qu'il préserve le fonctionnement du Marché unique, quitte à le laisser maquiller par 'BoJo' en une victoire retentissante. Mais on ne voit toujours pas venir de Londres la moindre proposition concrète, précise et opérationnelle. … Au final, ne restent que les plaisanteries complètement déplacées – le Royaume-Uni comparé au géant Hulk qui se sort toujours des mauvais pas – ou cette image de lundi à Luxembourg, où Johnson a déserté le podium d'une conférence de presse, laissant toute la place à ce qui résume sa stratégie : la vacuité.»
"Bojo" sera obligé de lâcher du lest
Johnson est un brailleur invétéré, rappelle Der Standard :
«Johnson pourra aller déjeuner avec Juncker dans de bons restaurants et fantasmer autant qu'il veut sur une percée 'd'ici quelques jours seulement' - tout ceci n'est que pur bluff. Le Premier ministre est avant tout une grande gueule. Il arrive dans la plus grande impréparation et n'a aucune proposition à soumettre aux autres 27 Etats - comme il l'avait du reste annoncé il y a des semaines. Ses partenaires européens ne lui font pas confiance, ils n'ont aucune raison de changer quoi que ce soit à leur position pour tirer Bojo de l'ornière dans laquelle il s'est lui-même fourré. Comme le temps manquera pour négocier un nouvel accord de sortie ou un accord commercial, Johnson sera bien obligé de lâcher du lest sur la question du backstop.»