Grèce : la fin de la tutelle financière ?
Les ministres des Finances de la zone euro ont approuvé jeudi une recommandation de la Commission visant à mettre fin à la surveillance économique renforcée de la Grèce, estimant que le pays avait rempli la majorité de ses engagements. C'est la fin d'un chapitre ouvert en 2010 avec le début de la crise économique et financière. La presse du pays se montre circonspecte.
La Grèce reste sous tutelle
Efimerida ton Syntakton appelle à ne pas se réjouir trop tôt :
«Le gouvernement applaudit la sortie de la surveillance renforcée, mais les Européens continueront à veiller au respect des conditions imposées à la Grèce pour qu'elle puisse percevoir les 750 millions d'euros de la dernière tranche des rentes obligataires en novembre. ... En raison des 22 réformes qu'elle n'a pas su menées, la Grèce n'est pas tirée d'affaire. En tête de cette liste, on trouve le dossier des retraites, la dette du secteur public arrivant à échéance, le cahier des charges à respecter dans les secteurs de la santé et de la justice, mais aussi la poursuite de l'élimination des 'crédits toxiques' qui plombent les banques grecques.»
Le contrôle des marchés
Le portail Libéral écrit :
«Dorénavant, on n'aura plus à craindre que la prochaine tranche de crédit ne soit pas versée dans l'hypothèse où les accords ne seraient pas mis en œuvre. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y aura pas de contrôle. Il y aura bien un contrôle, et il sera plus rigoureux encore, car exercé par des acteurs qui n'entendent rien aux négociations politiques : les marchés. Si les marchés constatent que le gouvernement envisage de creuser le déficit pour redistribuer l'argent public, il sanctionnera ce choix en augmentant les primes de risque. Une perspective que le pays ne peut se permettre, alors qu'il est en passe de retrouver son attractivité en matière d'investissement.»