Crise énergétique : l'Ukraine va-t-elle se tourner vers le renouvelable ?
La guerre a montré toute la vulnérabilité du système d'approvisionnement ukrainien, centralisé et axé sur les énergies fossiles. En 2017, une étude avait exploré des pistes pour que la part des renouvelables passe à 90 pour cent dans le pays d'ici 2050, mais elle n'avait pas eu un grand écho. La crise actuelle pourrait être l'occasion d'abandonner les superstructures à base d'énergies fossiles pour privilégier des installations décentralisées plus vertes. Ce que les journalistes voient d'un très bon œil.
La voie royale vers l'autonomie énergétique
Pour Ukraïnska Pravda, la politique énergétique devrait être repensée au prisme de la guerre actuelle :
«Les infrastructures énergétiques centralisées traditionnelles se sont révélées particulièrement vulnérables aux attaques ciblées, aux activités terroristes et aux manoeuvres de chantage. ... Nous faisons aujourd'hui le constat suivant : les anciennes méthodes d'approvisionnement énergétique dont dépend l'économie européenne et reposant sur les importations de combustibles fossiles ne sont plus viables. ... Si on souhaite que l'Europe démocratique survive et prospère, il faut investir massivement dans des dispositifs énergétique efficaces et dans le développement de structures décentralisées utilisant des sources renouvelables. ... Il est clair que l'Ukraine doit concilier son redressement économique avec les objectifs de décarbonation et avec le Green Deal européen.»
Toute l'Europe doit changer de cap
Sur Gordonua.com, Arseni Iatseniouk, Premier ministre ukrainien entre 2014 et 2016, invite l'UE à ne faire aucune concession à la Russie en dépit de la crise énergétique :
«Cet hiver sera difficile pour tous les Européens : qu'ils soient victimes de bombardements et de coupures de courant [en Ukraine], ou confrontés à des problèmes de chauffage et des factures d'énergie exorbitantes [sur le reste du continent]. Poutine compte faire de l'hiver une arme anti-européenne puissante qui lui permettrait de mettre le continent à genou. Pourtant, pour l'Ukraine comme pour l'UE, lui céder du terrain serait dramatique. L'Europe doit se préparer à revoir entièrement l'ensemble de son système énergétique. C'est là le seul moyen de diminuer cette fâcheuse dépendance du continent à l'égard de l'énergie russe et de s'assurer que la guerre énergétique de Poutine se solde par une défaite cuisante de la Russie.»