Vers des élections anticipées en Slovaquie
Après la perte de sa majorité en décembre, le Premier ministre slovaque, Eduard Heger, n'est pas parvenu à renouveler l'alliance qui l'appuyait au Parlement. Il a donc approuvé la perspective d'élections anticipées, qui pourraient avoir lieu à l'automne. La presse se demande s'il faut y voir la déchéance insidieuse de la culture politique du pays.
Faire preuve de civisme
Il serait funeste de se détourner de la politique aujourd'hui, souligne Sme :
«En février 2020, le gouvernement d'Igor Matovič, après les années d'hégémonie de Robert Fico, avait le potentiel de reconstruire la Slovaquie. Or celui-ci s'est érodé avec le temps, et a fini par laisser place à une crise fondamentale de la démocratie et de la confiance dans les institutions. ... Les politiques démocrates et les membres de la société civile seront confrontés à une tâche importante dans les prochains mois : la nécessité d'expliquer à l'opinion publique qu'il vaut encore la peine et qu'il est important de voter, en dépit du rejet croissant et généralisé de la politique. Et que seul un civisme actif peut mettre le holà aux gouvernements mafieux et chaotiques.»
Une perpétuelle déception
Új Szó doute que des élections anticipées ne changent grand chose à la politique slovaque :
«Au cours de la courte histoire de trois décennies de la Slovaquie, la plupart des législatives ont été des votes sanctions. Les électeurs ont voulu punir les sortants en élisant des candidats qui se sont rapidement avérés être aussi malhonnêtes que leurs prédécesseurs. Tout porte à croire que le prochain scrutin suivra le même scénario. Le fond du problème, c'est que la politique est devenue une foire d'empoigne tellement primitive qu'elle dissuade les éléments capables de s'engager en politique. Ceux qui se lancent tout de même dans l'arène sont broyés par un système dominé par des entrepreneurs belliqueux et cupides.»