Espagne : vers une réforme de la loi 'Seul un oui est un oui'
En mai dernier, la loi dite 'Seul un oui est un oui' est entrée en vigueur en Espagne. Son interprétation par certains juges a toutefois conduit à la réduction rétroactive des peines de plus de 270 délinquants sexuels et à la remise en liberté d'une vingtaine d'entre eux. Suite à des critiques virulentes, formulées notamment par la droite, le gouvernement socialiste prévoit de revoir sa copie. Les commentateurs saluent l'initiative.
Trop de marge d'interprétation
El Periódico de España approuve les concessions faites par le gouvernement :
«Face au refus de Podemosde modifier la mesure phare du ministère de l'Egalité, le PSOE a annoncé vouloir présenter un projet amendé. ... Certains juges ont certes tendance à interpréter cette loi dans le sens contraire du législateur, mais ceci n'autorise pas la ministre [chargée de l'Egalité, Irene Montero] à les rendre seuls responsables. ... Une loi avec un tel éventail d'interprétations possibles comporte forcément des erreurs techniques. L'amender ne signifie pas la décaféiner, mais faire en sorte qu'elle soit efficace.»
S'en tenir aux faits
Eldiario.es appelle à rester calme face aux attaques de la droite :
«Il n'est pas aisé d'avoir un débat serein dans un tel vacarme ; il est difficile d'avancer des arguments sensés alors que la droite - politique et médiatique - et l'extrême droite font de la démagogie facile et relayent les révisions de peine comme des scores de foot. ... Le gouvernement de gauche et féministe ferait mieux d'éviter certains types de réactions, car c'est de lui qu'il s'agit au final. ... Nous pouvons tous y contribuer en démasquant les fausses informations, en évitant de les diffuser et en faisant en sorte que le récit selon lequel 'on relâche des violeurs' n'interfère pas dans la révision de la loi. Car en misant uniquement sur la sanction et en défendant une ligne dure, l'extrême droite sortira toujours gagnante.»