Droits accrus pour les Arborigènes : l'Australie dit non
Samedi dernier, les Australiens ont clairement rejeté une proposition de modification de la Constitution en faveur des Arborigènes. Si le oui avait été majoritaire, le Parlement aurait été contraint de consulter une nouvelle représentation des tout premiers habitants du continent, appelée "The Voice to Parliament". En moyenne, les peuples autochtones du pays sont sensiblement plus pauvres que le reste de la population, ils sont moins bien qualifiés et ont davantage de problèmes de santé.
Une amère déception
The Irish Times relativise la valeur de ce genre de référendums :
«Comme l'ont également montré les référendums irlandais, il est impossible de garantir que les électeurs se cantonnent uniquement à approuver ou à rejeter la question posée. Ainsi, l'injustice historique reste largement impunie, qu'il s'agisse du vol des terres, de la déportation forcée d'enfants, de la pauvreté et de l'espérance de vie plus courte, du désespoir de la jeunesse, de l'apartheid dans les domaines de la santé et de l'éducation, de l'anéantissement de la langue et de la culture d'une civilisation composée de plus de 250 nations autochtones. Sans compter que le résultat du vote a entachée la réputation internationale de l'Australie.»
Une précipitation contre-productive
Pour Süddeutsche Zeitung, la victoire du non n'est que logique :
«Pourquoi ? Parce qu'en tant que politique au gouvernement, on ne peut pas effectuer une modification constitutionnelle comme on mène une campagne personnelle pour améliorer le monde. ... La précipitation n'aide pas. [Le Premier ministre] Anthony Albanese aurait dû commencer par consulter l'opposition, les membres intransigeants de la coalition formée par les Libéraux et le parti National. Il aurait été bien avisé de discuter avec eux de la manière de mettre en œuvre The Voice pour que le 'oui' l'emporte autour de la cause des autochtones. Un chemin laborieux, certes, mais qui aurait accru les chances de succès du référendum.»