Présidentielles américaines : Trump est-il incontournable ?
En cette "super année électorale 2024", les citoyens américains seront appelés à élire leur président, en novembre. On attend avec fièvre de connaître le candidat républicain. Dans les sondages menés au sein du parti relatifs aux primaires, qui débuteront le 15 janvier, le président Donald Trump est clairement en tête. Mais au vu des nombreuses procédures engagées contre lui, sa candidature n'est pas définitive.
Un essor inexorable
Dans certains milieux, le leadership incontesté de Trump est stimulé encore par ses mises en accusations, rappelle Yeni Şafak :
«Des millions de personnes adhèrent au discours de Trump selon lequel l'Etat profond et les démocrates ont ourdi une conspiration contre lui. Une partie de ces électeurs soutiendra Trump coûte que coûte. Une autre partie pourrait se laisser influencer si les tribunaux confirmaient l'implication de Trump à l'assaut du Capitole. L'absence de condamnation juridique renforce l'impression que les efforts en vue d'empêcher Trump de se présenter sont une manœuvre politicienne. Rappelons-nous que pendant des années, les procédures juridiques et administratives n'ont pas réussi à enrayer sa course, car le leadership de Trump est mu par différentes autres dynamiques.»
Quand les limites entre jurisprudence et politique s'estompent
L'ascendant de la justice sur la politique américaine est une tendance inquiétante, écrit Annett Meiritz, correspondante à Washington de Handelsblatt :
«Il va sans dire que l'on ne peut que souhaiter une justice forte à la nation la plus puissante de la Terre. Mais la multiplication des cas à traiter est écrasante, un aspect qui va forcément dominer la campagne et brouiller encore plus les limites entre jurisprudence et politique. La précieuse séparation des pouvoirs a beau être garantie sur le papier, elle n'en reste pas moins difficile à communiquer à l'opinion publique. ... Le fort clivage qui divise une société américaine qui se désintéresse de la politique n'inversera probablement pas la tendance de cette campagne présidentielle menée sous le signe des décisions de justice.»
Un dernier espoir
Gazeta Wyborcza soupèse les chances de Nikki Haley aux primaires des républicains face à Donald Trump :
«Celle qui fut l'ambassadrice des Etats-Unis aux Nations unies bénéficie d'importants soutiens, mais elle est encore largement devancée par le grand favori du scrutin. La semaine prochaine, elle affrontera un autre rival, Ron DeSantis, dans un débat. Ces derniers mois, la femme de 51 ans est devenue le dernier espoir de ceux qui désapprouvent Donald Trump et veulent faire barrage à sa nomination. Ses atouts : elle ne ménage pas ses efforts pour mener sa campagne, elle a réalisé de bonnes prestations dans les débats, jouit du soutien financier de grands donateurs et, last but not least, de la faiblesse des autres candidats.»
La régénération politique en péril aux Etats-Unis
Sur fond de possible réélection de Donald Trump aux Etats-Unis, le chroniqueur Francisco Sarsfield Cabral pointe un problème fondamental dans Rádio Renascença :
«La démocratie américaine a beaucoup de lacunes, dont certaines ont été atténuées au cours de l'histoire dans un contexte de liberté. Cette capacité à se régénérer est actuellement compromise par ceux qui ne chérissent pas la démocratie libérale, lui préférant les autocraties de Vladimir Poutine, Viktor Orbán et leurs nombreux émules.»