Hongrie : le concurrent d'Orbán rallie le PPE
Les eurodéputés de Tisza, mené par Péter Magyar, parti qui a récemment fait une apparition fulgurante sur la scène politique hongroise, viennent de rejoindre les rangs du groupe PPE. Les eurodéputés du Fidesz, parti du Premier ministre hongrois Viktor Orbán, n'ont pour leur part pas réussi à trouver de groupe parlementaire. Leurs efforts en vue d'intégrer le groupe ultra-conservateur CRE semblent avoir échoué. Les observateurs analysent la nouvelle donne.
Une étoile montante
Cette évolution accentue l'isolement croissant du parti actuellement au pouvoir en Hongrie, estime Népszava :
«Pour la première fois, le Fidesz ne fait pas partie du groupe le plus influent dont le rôle est crucial dans la nomination de la présidence de la Commission. Le parti au pouvoir en Hongrie se retrouve désormais complètement isolé sur l'échiquier européen, tandis que le parti Tisza de Péter Magyar, fondé il y a tout juste deux mois, vient de rallier le plus grand groupe parlementaire. Un revers notable pour notre Premier ministre qui assiste impuissant à l'ascension d'une nouvelle star hongroise dans le firmament européen.»
Les Hongrois en mal d'alternance
Gazeta Wyborcza fait le commentaire suivant :
«Ni Orbán ni ses partisans ne peuvent freiner la fulgurante progression de Peter Magyar. Après avoir révélé une affaire de corruption éclaboussant les plus hautes sphères du gouvernement en mars dernier, cet ancien apparatchik du Fidesz est en pleine ascension. Les Hongrois semblent aspirer à une alternative au Fidesz, au pouvoir depuis maintenant 14 ans. Le politologue hongrois Gabor Török estime que le parti de Magyar a accompli en trois mois ce qu'Orbán avait mis une décennie à réaliser.»
Un individu peu fiable
Le chef de file du Tisza n'est pas un homme digne de confiance, met en garde le journal proche du gouvernement Magyar Nemzet :
«Ce que nous savons jusqu'à présent, c'est qu'après avoir formellement exclu de faire de la politique, Péter Magyar est entré en politique. Par la suite, après avoir définitivement écarté toute éventualité de devenir eurodéputé, il a finalement choisi cette voie. ... On peut légitimement se demander combien de temps ses compagnons de route et l'opinion feront confiance à une pareille girouette, sujette à des logorrhées récurrentes, et qui se promène avec un appareil en marche dans sa poche pour enregistrer les conversations à l'insu de ses interlocuteurs.»