Vers une annulation de la présidentielle roumaine ?

Après la victoire surprise du candidat d'extrême droite Călin Georgescu au premier tour de la présidentielle roumaine, la Cour constitutionnelle examine ce jeudi l'éventualité d'une invalidation du scrutin. Une plainte pour financement illégal de campagne a notamment été déposée. La presse entrevoit une situation à haut risque, et ce juste avant les législatives de dimanche.

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Adevărul (RO) /

Un financement opaque

Adevărul pense que le candidat d'extrême droite cache des choses :

«La loi établit clairement que toute dépense de campagne doit être rendue publique. La campagne électorale de Călin Georgescu – sur TikTok notamment – laisse toutefois une question en suspens : combien d'argent le candidat a-t-il dépensé, et surtout, d'où venait cet argent ? Georgescu n'a déclaré aucune dépense à la commission électorale. Or une chose est certaine : il est impossible, sans financement, de poster autant de vidéos qu'il l'a fait – surtout sur TikTok.»

G4Media.ro (RO) /

Il n'appartient pas aux juges de trancher

G4media.ro s'inquiète des conséquences d'une invalidation du scrutin :

«L'annulation de la présidentielle et une possible exclusion de Călin Georgescu serait la deuxième intervention brutale de l'Etat, des grands partis et des services de renseignement, après l'exclusion de [la candidate ultranationaliste] Diana Șoșoacă de la présidentielle prononcée par la Cour constitutionnelle. Des décisions aussi arbitraires ne font pas avancer la démocratie. Ces candidats doivent être vaincus dans les urnes, pas par le biais de manœuvres dissimulées. C'est l'unique façon de garantir que le prochain président aura une quelconque légitimité, et qu'il ne passera pas pour être une simple marionnette.»

Deutsche Welle (RO) /

Une situation explosive

Le service roumain de Deutsche Welle évoque plusieurs facteurs d'instabilité :

«On pourrait assister à l'annulation de la présidentielle et à l'exclusion de Călin Georgescu, même si la décision n'est pas sans risques – ses partisans extrémistes pourraient en effet manifester. Par ailleurs, l'éventualité d'un conflit entre radicaux et partisans de l'OTAN n'est pas à exclure. Plus dangereux encore, ces évènements se produisent sur fond d'insatisfaction de l'armée et des forces de sécurité, après que la Cour constitutionnelle a retoqué la loi qui garantissait des retraites spéciales aux agents du renseignement, du ministère de l'Intérieur et de la Défense.»