Le procès de Siemens en Grèce reporté à plus tard
A Athènes, le procès pour corruption intenté contre l'ex-patron de Siemens Heinrich von Pierer et d'autres cadres de l'entreprise a été reporté pour une durée indéterminée, alors que la procédure dure déjà depuis dix ans. Un avocat a déposé un recours, affirmant que l'acte d'accusation n'a pas été traduit en allemand. Un reproche rejeté par le ministère de la Justice. Les médias grec sont ulcérés par ce énième report.
Dans un protectorat, pas de justice
Les coupables ne seront vraisemblablement jamais sanctionnés, ce qui est tout à fait honteux, tonne le blogueur Pitsirikos :
«Ils continueront à manger avec des cuillères en or tandis que certains d’entre eux seront nommés Premiers ministres et ministres. Si la Grèce a toujours été un protectorat, elle est aujourd’hui officiellement le protectorat [de l’UE]. La Grèce a été pillée par des entreprises comme Siemens et ses acolytes sur place. Et les Grecs ont donné leurs voix aux gredins, et ils continuent à voter pour eux. Et que dire de la justice, c’est une véritable blague. Le concept d’une justice indépendante, une blague plus grosse encore. Dans un pays qui n’est pas indépendant, il ne peut y avoir de justice indépendante. Il y a six ans, le pays faisait faillite et aucun de ses politiques n’a jamais dû comparaître au tribunal - un constat édifiant quant au degré de justice existant dans notre pays.»
Une prescription serait un scandale
Le ministère de la Justice doit impérativement éviter que le pire scandale économique survenu dans notre pays ne soit frappé de prescription, en raison du report perpétuel de la procédure judiciaire. C’est l’appel lancé par le quotidien de gauche progouvernemental Avgi :
«Certains acteurs jouent manifestement un jeu étrange. L’Etat devrait intervenir. L’instance de supervision de la justice doit empêcher que les enquêtes du tribunal ne génèrent un scandale plus gros encore que l’affaire de corruption dont il est question ici. … Le géant technologique allemand a signé des contrats en or et récompensé en contrepartie des politiques et des partis en leur faisant des 'cadeaux'. Tous les coûts occasionnés l’ont été aux dépens des caisses de l’Etat, c’est-à-dire du citoyen. Or dans les colonnes de la presse étrangère, c’est la société grecque dans son ensemble qui a été stigmatisée et jugée corrompue. L’Allemagne a imposé l’austérité en pointant du doigt les Grecs 'paresseux et corrompus', tout en protégeant 'son' Michael Christoforakos [ancien patron de Siemens-Grèce qui s’est réfugié en Allemagne et qui n’a jamais été extradé].»