Pologne : l'opposition lève son blocage de l'assemblée
Les députés de l'opposition polonaise ont provisoirement mis fin à leur blocage de la salle plénière du Parlement, commencé à la mi-décembre. Le gouvernement avait renoncé à limiter l'accès des journalistes aux débats parlementaires à la Sejm. Mais pour les commentateurs polonais, le pays est loin d'être sorti de la crise.
Le PiS jette de l'huile sur le feu
La levée de l’occupation du Parlement est loin d’annoncer la fin du conflit, redoute Polityka :
«[Le chef de file du PiS Jarosław] Kaczyński n’a de cesse de répéter que c’est l’essence même de la démocratie que de laisser la majorité gouverner. Évidemment que la majorité gouverne. Mais cela ne signifie pas automatiquement qu’elle a été mandatée à malmener l’Etat de droit et à marginaliser l’opposition en usant de propagande, de pression politique et en jetant perfidement sur elle discrédit et accusations. La population de Pologne devrait avoir pris note des 28 jours de contestation. Pourtant, ce blocage n’a fait que conforter le gouvernement dans sa volonté d’écraser l’opposition. La crise perdure, bien que les députés d’opposition aient quitté la salle du Parlement. Elle perdure surtout parce que la seule politique du PiS consiste à attiser les conflits et à rechercher des ennemis. C’est tout ce qu’il veut, et tout ce dont il est capable.»
Un manque de solidarité au sein de l'opposition
Si le PiS a remporté cette manche, il le doit à la faiblesse de son adversaire, écrit Rzeczpospolita :
«La raison en est que l’opposition n’a pas été suffisamment cohérente et solidaire. … Nous assistons à une brève trêve entre les combats. Le gouvernement a déjà adopté le budget. Le remettre en cause [comme le fait l’opposition] devrait bientôt être impossible car le président est sur le point de le signer. Sur ce point également, le PiS remporte une victoire. … Dans les deux semaines à venir, l’opposition devra sérieusement se remettre en cause. Au fond, les seuls moyens d’actions dont elle dispose encore sont ceux qu’elle a employés jusqu’à présent : de nouveaux blocages du Sejm et de nouvelles manifestations de rue du [groupe d’opposition] Kod. Or ce ne sont que des instruments bien faibles.»