Réforme du code du travail : l'heure de vérité
Le nouveau gouvernement français s'attelle à l'un des projets phare du président : la réforme du code du travail. Il veut notamment flexibiliser les contrats de travail et renforcer la primauté des accords d'entreprise. L'initiative de Macron va-t-elle dans le bon sens ?
La mère de toutes les batailles
Le Figaro appelle Macron à défendre sa réforme bec et ongles :
«Au moins ce texte a-t-il le mérite de vouloir dépoussiérer le cadre existant. … Encore faut-il mener ce projet à son terme, sans le dénaturer. Cela suppose de résister aux assauts de la CGT et surtout de Jean-Luc Mélenchon, qui promettent une bataille sans merci, avant même toute discussion. Mais aussi de doser avec mesure et précaution les contreparties - nécessaires - qui seront accordées aux autres syndicats. L'histoire sociale française regorge d'accords prétendument 'gagnant-gagnant', qui ont en réalité sapé notre compétitivité. S'il veut remporter la 'mère de toutes les batailles', Emmanuel Macron doit commencer par la livrer sans merci.»
Etablir la 'flexisécurité'
La libéralisation du marché du travail ne doit pas négliger un facteur important, prévient Libération :
«Il est vrai que plusieurs grands pays, plus libéraux que la France, bénéficient d’une meilleure situation de l’emploi. ... Dans certains d’entre eux - scandinaves par exemple - cette souplesse plus grande est compensée par une indemnisation meilleure et des efforts considérables de formation. D’où le terme de 'flexisécurité' qu’on emploie pour désigner ces systèmes. Or le gouvernement, dans les ordonnances qu’il prépare, n’indique en rien qu’il va offrir au monde du travail des compensations importantes, même si certaines d’entre elles figurent parmi les promesses d’Emmanuel Macron. On voit bien la flexibilité dans ces projets mais on y cherche vainement la sécurité.»