Brexit : Londres peut-elle menacer de refuser tout accord ?
Alors que les négociations sur le Brexit n'avancent pas d'un iota, la Première ministre britannique May a informé la Chambre des communes que le gouvernement débloquait 250 millions de livres pour l'éventualité d'une sortie de l'UE sans accord. Les commentateurs tentent d'évaluer le danger que représenterait ce scénario.
Rien que du bluff
La menace brandie par Londres aura aussi peu de poids que d'effet, selon The Independent :
«Aucune étude crédible ne permet d'affirmer qu'un Brexit dur et incontrôlé ne mènerait pas l'économie britannique à la catastrophe. Les conséquences en seraient bien plus destructrices pour nous Britanniques qu'elles ne le seraient pour l'UE. ... Il est peu probable que les autres Etats se bousculent au portillon pour signer des accords commerciaux avec un pays qui a consenti à se comporter de la sorte. Pendant la guerre froide, la dissuasion nucléaire mobilisait les pensées du camp adverse. On ne peut pas en dire autant dans le cas du Brexit - les négociateurs ne se laisseront pas impressionner. La plupart des missiles 'no deal' sont dirigés contre la Grande-Bretagne. L'UE en a parfaitement conscience.»
Faites un effort !
Les deux camps doivent mettre les bouchées doubles pour tirer les négociations de l'impasse, clame De Volkskrant :
«Compte tenu des délais, on ne peut qu'espérer que les dirigeants de l'UE élargiront le mandat du [négociateur en chef Michel] Barnier pour briser le statu quo. Les Britanniques, de leur côté, doivent mettre de l'ordre dans leurs affaires. La composition du cabinet de la Première ministre est telle que l'UE ne peut pas discerner clairement la volonté et les intentions de Londres. Tandis que May aspire à un Brexit soft, elle est sans cesse torpillée par les partisans d'un Brexit radical, qui croient qu'il est préférable de refuser tout accord. ... Il faut aussi souligner le danger que représentent les romantiques nationalistes comme [le ministre des Affaires étrangères] Boris Johnson, qui ne cessent de propager des balivernes sur le pays de cocagne que deviendrait la Grande-Bretagne après sa sortie de l'UE.»