Bruxelles et Londres se préparent au scénario "no deal"
Chacun de son côté, la Commission européenne et le gouvernement britannique se préparent à l'éventualité d'une sortie de l'Union sans accord. Les projets européens se penchent notamment sur la réglementation du trafic aérien et de la circulation des marchandises et des personnes. Londres, de son côté, mobilise des soldats pour être en mesure de contrôler les entrées et sorties du territoire. Que penser d'un Brexit sans accord ?
Un délai de grâce de cent jours
Si le bon sens ne l'emportait pas à Londres et l'accord sur le Brexit devait être rejeté par le Parlement, une situation absurde risque de se produire, explique le chroniqueur Cristian Unteanu dans son blog sur Adevărul :
«Les Britanniques se préparent à un scénario extrême : ils mobilisent des forces armées (certaines sources parlent de 3.500, d'autres de 10.000 soldats et d'unités spéciales) prêtes à intervenir pour protéger les frontières ou en cas de soulèvements. … Reste à espérer que le Parlement britannique trouvera un moyen d'approuver l'accord avec l'UE. L'UE refusera toute renégociation et le délai de grâce expirera dans cent jours.»
Britannia First ne fonctionne pas
Les solutions de transition présentées par le gouvernement britannique sont inacceptables, déplore Der Tagesspiegel :
«S'imaginer que l'on peut conserver tout ce qu'on aime dans les accords européens et ne supprimer que les dispositions plus avantageuses pour les autres que pour son propre pays est on ne peut plus puéril. Tout traité conclu entre des Etats est basé sur la réciprocité, sauf lorsqu'il s'agit d'un acte de capitulation. Il semblerait qu'il existe dans la classe politique britannique des forces vives qui pensent très sérieusement pouvoir faire prévaloir une politique de 'Britannia First' façon Donald Trump. Quelle bêtise !»
L'UE continue à s'isoler
Les plans d'urgence de l'UE ne sont pas plus tendres que ceux du Royaume-Uni, indique The Spectator :
«Les Britanniques pro-UE se référeront sans doute aux plans d'urgence de l'UE en disant : on vous l'avait bien dit et en les brandissant comme preuve supplémentaire que le Royaume-Uni ne devrait en aucun cas risquer une sortie sans accord. Mais les défenseurs de l'UE seraient bien inspirés d'y réfléchir à deux fois et de se demander ce que ces plans nous révèlent de l'UE. Bien loin de vouloir promouvoir un commerce mondial et la libre circulation, l'UE a développé une mentalité d'assiégé. Elle cherche à devenir un Etat fédéral unifié, mais qui s'isole du reste du monde. Le Brexit devrait nous permettre d'échapper à cette mentalité.»