L'opposition de centre droit ébranlée en Espagne
A la suite d'une affaire de corruption dans la région de Murcie, le parti libéral Ciudadanos a décidé de mettre un terme à sa coalition avec le parti conservateur du peuple (PP) et a demandé un vote de défiance, de concert avec les socialistes. La Première ministre de la région de Madrid, Isabel Díaz Ayuso (PP), a alors rompu avec Ciudadanos et convoqué de nouvelles élections. Les cartes de la politique espagnole vont-elles être rebattues ?
Une transformation fulgurante
La nouvelle donne dans le paysage politique est aussi propice que risquée, met en garde El País :
«L'action fortement médiatisée d'Isabel Díaz Ayuso et sa potentielle alliance avec Vox menacent de laminer le projet du PP de prendre les rênes de l'Etat, en tant que parti capable de décisions indispensables et aptes au consensus dans un pays miné par des turbulences relatives à la forme de l'Etat et à la configuration territoriale. Le séisme du 10 mars propulse la politique espagnole de l'état solide à l'état gazeux. Si ceci ouvre une nouvelle chance de dialogue, on encourt aussi le risque élevé que dans une capitale fortement polarisée, une défaite de Ciudadanos entraîne la formation de nouveaux blocs se vouant une opposition encore plus radicale que c'est actuellement le cas.»
Une nouvelle alliance à droite ?
eldiario.es redoute également que les conservateurs et l'extrême droite ne s'allient :
«[La leader de Ciudadanos] Inés Arrimadas a tellement secoué l'échiquier politique qu'il va falloir remettre chaque pièce à sa place. Quelle sera la nouvelle configuration ? Il est trop tôt pour le dire. ... La décision de fractionner le bloc conservateur [du Parti populaire, des libéraux et de l'extrême droite] rapproche Ayuso de Vox. Si cette redistribution des cartes ne fâcherait pas la 'dame de fer' espagnole, elle mettrait des bâtons dans les roues de Pablo Casado [leader national du PP], qui tente de prendre ses distances avec l'extrême droite.»