Hongrie : une campagne qui s'annonce violente
Alors que le coup d'envoi officiel de la campagne pour les législatives du 3 avril ne sera donné que le 12 février, les forces politiques et l'opinion sont déjà entrées en campagne ; et les accents qu'elle prend alarme les commentateurs du pays.
Le parti au pouvoir en mode opposition
Népszava juge insuffisant ce que le Fidesz a proposé jusqu'ici aux électeurs :
«Le Fidesz fait preuve d'une schizophrénie qu'on ne saurait ne pas voir. En effet, on a l'impression que le parti au pouvoir se projette dans le rôle de parti d'opposition d'une manière quasi-compulsive. Depuis un certain temps déjà, il n'envoie aucun message de campagne, si ce n'est pour décrire les monstruosités que ferait l'opposition si elle arrivait au pouvoir. Jusqu'ici, impossible donc de savoir ce que le Fidesz compte faire s'il devait se maintenir au pouvoir.»
Une rhétorique guerrière de mauvais augure
Magyar Hang critique le ton martial de la presse pro-gouvernementale :
«Théoriquement, nous vivons dans un système parlementaire, où des partis en concurrence gouvernent en alternance. Dans la pratique toutefois, aux yeux de la machine médiatique du gouvernement et des partisans fanatiques du Fidesz, l'opposition n'est plus un adversaire auquel on dispute la victoire, mais un ennemi qui doit être anéanti sur le plan moral. ... La rhétorique guerrière a quitté le terrain de la métaphore. Dans une lutte acharnée jusqu'à ce que mort s'ensuive, tous les coups semblent permis.»