Danemark : le gouvernement rattrapé par le scandale des visons
Le verdict de la commission d'enquête est sans appel : la décision d'abattre la totalité des visonsélevés sur le territoire danois, ordonné en 2020 dans le cadre de la lutte contre le Coronavirus, n'avait pas de fondement légal. De graves manquements sont reprochés à de hauts fonctionnaires et à une partie du gouvernement. L'un des partis soutenant le gouvernement social-démocrate minoritaire de la Première ministre Mette Frederiksen exige dès lors la tenue de nouvelles élections au plus tard à l'automne.
La cheffe du gouvernement est au cœur du problème
Pour Jyllands-Posten, il ne fait pas de doute que Mette Frederiksen a sa part de responsabilités :
«Il est absolument inouï qu'autant de fonctionnaires occupant les postes de confiance les plus élevés du pays risquent une procédure disciplinaire. C'est ce qui souligne la gravité du scandale des visons. Dans cette affaire, il faut tout passer au crible. Mais concernant les rapports entre les ministres et la fonction publique, il y a fort à parier que le problème que Mette Frederiksen prétend vouloir résoudre se résoudra de lui-même une fois qu'elle sera partie.»
La confiance en la démocratie ébranlée
Berlingske écrit pour sa part :
«La demande d'élections anticipées ou d'une motion de censure contre le gouvernement social-démocrate en place contrarie bien sûr Mette Frederiksen. Car la marge de manœuvre, actuellement large, de la Première ministre en matière de calendrier électoral s'en trouve considérablement réduite. ... Et pourtant, le gouvernement semble continuer sur sa lancée comme si de rien n'était. ... Même les dix fonctionnaires qui, selon la commission sur les visons, peuvent être tenus pour responsables de l'affaire, ont tout loisir de continuer à travailler dans un premier temps. C'est funeste pour la confiance dans la démocratie danoise.»