Des eurodéputés réclament l'élargissement de Schengen
Lors d'un débat au Parlement européen, un certain nombre de députés ont plaidé la cause de la Roumanie et de la Bulgarie, désireuses de rejoindre le plus rapidement possible l'espace Schengen. La décision devra être prise à l'unanimité en décembre par le Conseil de l'UE pour la Justice et les affaires intérieures. La presse roumaine anticipe un veto néerlandais.
L'Union est-elle seulement en mesure de décider ?
Des représentants du CDA, parti membre du gouvernement néerlandais, ont émis des réserves majeures quant à l'adhésion. Le service roumain de RFI déplore qu'une minorité aussi infime puisse bloquer ce type de décision :
«L'Europe des nations s'illustre ici dans toute sa splendeur : il suffit d'un seul gouvernement, voire d'un seul parti au sein d'une coalition gouvernementale, pour bloquer le processus décisionnel de l'ensemble de l'Union. Ce gouvernement (ou ce parti) s'avère alors plus puissant que le Parlement européen et la Commission réunis. Quant à savoir si une telle Europe peut fonctionner, et dans quelle mesure elle peut servir les intérêts de la Roumanie, chacun devra se faire son propre jugement.»
Les critiques ont malheureusement de bons arguments
Il faut reconnaître que la Roumanie rend la tâche plutôt facile à ses détracteurs, déplore Spotmedia :
«Le gouvernement a été la cible de vives critiques ces derniers mois portant sur ses lois judiciaires, le sort réservé aux lanceurs d'alerte et la pression politique exercée sur les journalistes. ... Et même si les eurodéputés ont expressément affirmé que les deux pays avaient leur place dans l'espace Schengen et qu'il ne saurait y avoir de citoyens de seconde classe, la décision dépend du Conseil de l'UE, c'est-à-dire, in fine, des gouvernements nationaux. Or ces écarts politiques et judiciaires de Bucarest fournissent aux gouvernements désireux de bloquer le processus d'adhésion (celui des Pays-Bas en l'occurrence) de précieuses munitions.»