La Hongrie approuve l'adhésion de la Finlande à l'OTAN
Après huit mois d’atermoiements, le Parlement hongrois a voté en faveur de l'adhésion de la Finlande à l'OTAN, avec 182 voix pour et 6 contre. Il ne s'est en revanche toujours pas prononcé sur celle de la Suède. La Turquie, pour sa part, n'a toujours pas donné son accord à l'élargissement de l'alliance aux deux pays nordiques. Les éditorialistes commentent ce développement.
Un grand soulagement
Ilta-Sanomat se réjouit que les dernier obstacles aient été levés :
«La Turquie, notre principal objecteur, devrait approuver l'adhésion de la Finlande d'ici quelques jours. Le pays pourra alors enfin respirer, car la voie sera libre. L'étrange stratégie d'atermoiements des deux Etats ne s'inscrivait que dans une phase transitoire, qui a pris fin en partie. ... En Finlande, l'opinion est toujours aussi favorable à l'alliance depuis un an. L'invasion de l'Ukraine par la Russie, contraire au droit international, a incité les détracteurs finlandais de l'adhésion à l'OTAN à revoir leur position. Une évolution dont le Kremlin porte lui-même la responsabilité. ... Personne n'a plus le moindre doute quant au camp auquel la Finlande appartient.»
Stockholm a besoin d'un plan B
La Suède devra prendre les mesures nécessaires le moment venu, écrit Anders Lindberg, rédacteur responsable des questions politiques à Aftonbladet :
«Je pense qu'il faut d'abord attendre le sommet de l'OTAN à Vilnius cet été avant de commencer à discuter sérieusement d'un plan B si nous n'adhérons pas à l'OTAN. Mais lorsque l'heure sera venue, il faudra trouver des issues. Si l'OTAN refuse de nous accueillir, nous devrons chercher d'autres moyens de nous défendre, car dans le contexte de la guerre en Ukraine, la neutralité militaire n'est pas une garantie suffisante. Plusieurs voies sont envisageables, comme des accords directs avec les Etats-Unis, une contribution accrue à la Force expéditionnaire conjointe (FEJ) dirigée par les Britanniques ou un soutien renforcé aux efforts déployés pour former une armée européenne. Evidemment, une adhésion à l'OTAN serait préférable, mais ces pistes valent tout de même mieux que de rester les bras ballants.»
Orbán à la manoeuvre
Le Premier ministre hongrois joue la montre, assure El Periódico de Catalunya :
«Orbán est de plus en plus isolé sur la scène européenne, et il se tourne résolument vers les frontières extérieures de l'Union pour y trouver des alliés, à l'image de la Serbie et de la Turquie. L'alliance passée entre Budapest et Ankara, visant à retarder l'élargissement de l'OTAN, sert visiblement d'autres intérêts politiques. ... Des atermoiements qui suscitent l'inquiétude de l'OTAN, car un temps d'attente trop long risquerait de doucher l'enthousiasme naissant de la société suédoise pour l'adhésion à l'alliance.»