L'UE inflige une amende record à Meta
Meta, la maison mère de Facebook, écope d'une amende de 1,2 milliard d'euros en Europe. La Commission irlandaise en charge de la protection des données (DPC) a sanctionné le groupe, estimant que celui-ci avait transmis des données d'utilisateurs aux Etats-Unis. Il s'agirait d'une violation du Règlement général européen sur la protection des données (RGPD). Que signifie ce jugement ?
Les règlements européens font leur preuve
Cette décision montre l'importance de la législation européenne pour réguler Internet, se félicite Zeit Online :
«En Europe, nous ne pouvons pas exercer une influence sur ce que le gouvernement américain exige des entreprises américaines. Mais nous pouvons définir les règles qui s'appliquent chez nous. Grâce à des règlements comme le RGPD, l'Europe peut influer sur la manière dont les grands groupes technologiques se comportent en affaires. Ainsi, elle peut contribuer à mieux protéger les données à caractère personnel des Européens, quel que soit le lieu d'implantation du service auquel ils ont recours. ... Meta a fait savoir qu'il avait l'intention de faire appel. Mais l'amende prévue montre au moins que l'Europe a tout à fait la possibilité de faire respecter ses règles.»
Un avertissement pour les acteurs du marché du big data
Le montant de l'amende n'est pas déterminant, estime le quotidien Irish Independent :
«Il s'agit peut-être de l'amende la plus salée infligée dans le cadre d'une infraction à la loi européenne sur la protection des données. Mais pour un secteur qui récolte chaque année des sommes incommensurables, elle pourrait être qualifiée de goutte d'eau dans l'océan. ... En revanche, cette décision n'affectera pas seulement Meta Irlande. Elle manifeste la résolution de l'UE en matière de transfert de données vers les Etats-Unis et constitue un avertissement pour d'autres entreprises. ... Le jugement rendu aura inévitablement des répercussions sur toutes les entreprises impliquées dans le transfert international de données à caractère personnel. ... Un accès illimité aux données personnelles des Européens ne sera jamais autorisé.»