Espagne : une coalition de gauche prend forme
En Espagne, le Premier ministre par intérim, Pedro Sánchez (PSOE), et la ministre du Travail par intérim, Yolanda Díaz (Sumar), ont scellé mardi un accord de coalition. Il leur manque toutefois encore des députés pour obtenir une majorité, ceux notamment des partis séparatistes catalans. Faute de majorité d'ici fin novembre, des élections anticipées seront organisées. Sánchez devra encore surmonter de nombreux obstacles, soulignent les éditorialistes.
La politique retrouve ses lettres de noblesses
Les bases d'une coalition gouvernementale ont été jetées, commente El País :
«Cet accord devrait nous permettre de parler enfin de véritable politique, et non plus de combines tactiques. ... Le journal de bord de la nouvelle législature est ouvert. Il est constitué de plus de 200 chapitres, et vient briser un silence inquiétant de près d'un mois. ... Compte tenu des négociations délicates qui nous attendent, cette discrétion était compréhensible - notamment en ce qui concerne les parties séparatistes. Le problème impossible à occulter, c'est l'amnistie. ... Celui qui s'en empare peut soit faire retomber le soufflé indépendantiste, soit s'y brûler les doigts.»
Des conflits en perspective avec le monde économique
El Mundo se veut le porte-voix des entrepreneurs mécontents :
«L'accord annoncé mardi par le PSOE et Sumar a confirmé les pires craintes entretenues par les organisations patronales et marque le premier affrontement de cette nouvelle législature entre le monde économique et Pedro Sánchez - dans la mesure où celui-ci arrive à former un gouvernement. Ce programme détruirait non seulement la compétitivité des entreprises, mais aussi celle du pays, ont affirmé d'éminents chefs d'entreprise espagnols, après avoir pris connaissance des premiers détails de l'accord. Nombre d'entre eux sont des exportateurs, et la hausse combinée du coût du travail et des taxes, telle qu'elle figure dans le document, s'avère contre-productive à leurs yeux.»