Drame de Tempi : les Grecs réclament justice
Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté dimanche en Grèce, afin de demander justice pour les victimes de l'accident ferroviaire de Tempi. D'après de nouveaux travaux réalisés par une équipe d'experts mandatée par une association de proches des victimes, près de la moitié des 57 personnes ayant perdu la vie dans l'accident ont été tuées non pas dans la collision, mais par l'explosion de matières inflammables transportées dans l'un des trains. Ce drame continue de susciter l'émoi dans le pays.
Une société qui étouffe
Le gouvernement Mitsotakis ferait mieux de prendre la contestation au sérieux, souligne le portail de gauche TVXS :
«Il n'a pas compris que les millions de personnes qui ont manifesté dans 180 villes du pays et à l'étranger ne font pas seulement le deuil des passagers qui ont péri dans l'accident : elles sont outrées par la détresse du pays, et par une action gouvernementale qui ne fait qu'aggraver cette détresse. La mobilisation rappelle les manifestations de décembre 2008, consécutives au meurtre d'Alexis Grigoropoulos. Elle montre, comme à l'époque, une société en ébullition. Il se peut que les faiblesses de l'opposition et que la mainmise du gouvernement sur la majeure partie des médias maintiennent de force le couvercle sur la cocotte-minute. Mais tôt ou tard, une société qui asphyxie finit par trouver de l'air à respirer.»
Renoncer aux tribunaux populaires
Le portail progouvernemental Liberal flaire des intérêts partisans derrière la mobilisation :
«Il y a de gros blancs en ce qui concerne le déroulé exact de la catastrophe de Tempi. Mais il revient à la justice d'y répondre - et non à la société, au gouvernement, ou à l'opposition. Si l'on veut que des réponses puissent être apportées, il faut que les procès se tiennent rapidement - sans reports et sans recours. Et il faut veiller à ce que la justice ne fasse l'objet d'aucun chantage. ... Le drame de Tempi a été instrumentalisé par certains pour fustiger l'action gouvernementale, ce qui est déjà en soi malsain.»