La Grande-Bretagne autorise les expulsions vers le Rwanda
La Haute Cour de Londres a approuvé lundi le projet d'expulsions de migrants vers le Rwanda porté par le gouvernement britannique. La Cour a toutefois précisé que chaque cas de figure serait scrupuleusement examiné. La ministre de l'Intérieur, Suella Braverman, a déclaré que le gouvernement ferait désormais tout son possible pour mettre rapidement en œuvre sa politique d'asile. Réactions mitigées dans la presse.
Pas vraiment dissuasif
Cette décision n'aura aucun impact, croit savoir The Independent :
«On fait valoir que le 'programme Rwanda', l'interdiction de travailler et les conditions déplorables qui règnent dans les centres de réfugiés auraient un effet dissuasif sur les personnes à bord des canots de fortune. ... Pourtant, il n'y a aucun indice pour corroborer cette hypothèse. Car ces individus sont prêts à mettre leur vie en danger et ils ne reculeront pas, même en cas de durcissement du droit d'asile. Si la perspective de finir noyé dans les eaux glacées de la Manche ne les dissuade pas, rien d'autre ne pourra le faire. A cette différence près que cette mesure incite les réfugiés à se soustraire aux autorités et à entrer dans la clandestinité.»
Une tactique prometteuse
La décision du juge devrait permettre au gouvernement britannique d'atteindre l'objectif premier de sa politique d'asile, estime en revanche The Spectator :
«L'objectif n'est pas d'expulser ces quelques centaines de migrants qui ont traversé la Manche. Il s'agit plutôt de mettre en place un système efficace de dissuasion pour les futurs migrants, prêts à payer des sommes considérables à des réseaux de passeurs en l'échange d'une place dans un canot pneumatique. Car quel migrant aurait envie de dépenser des milliers de livres pour se retrouver plus loin de la Grande-Bretagne, au final, que lorsqu'il a entrepris son périple au départ ?»
Une proposition à examiner
S'il ne mentionne pas directement des centres d'accueil au Rwanda, le nouveau projet du gouvernement danois reprend l'idée britannique de délocaliser les procédures d'asile. Kristeligt Dagblad juge l'idée digne d'intérêt :
«La délocalisation d'une partie des procédures d'asile dans des pays désignés comme des 'territoires proches' constituerait une évolution majeure de la politique d'asile danoise ; elle a généré des critiques virulentes et des approbations. Il est nécessaire d'étudier convenablement cette option, afin de ne pas abandonner totalement la question aux passeurs. Car ceux-ci, en contrepartie de sommes considérables, exposent les migrants à des traversées mortelles en mer Méditerranée.»